COMMENT "SUPPORTER" SON ENFANT SPORTIF?

Anouck Thibaut - Le Ligueur n°10 du 9 mars 2005

Pour les parents d'un jeune sportif, la question suivante est loin d'être simple:

Au bord du terrain, quelle attitude adopter lorsque son enfant prend part à une compétition?

L’auteur de l’article aborde dans ce paragraphe l’attitude de parents qu’on imagine plus au bord d’une pelouse, d’un ring de boxe que d’un terrain de badminton. Le débordement étant anecdotique chez nous, je l’ai enlevé.

Voici la partie qui nous touche plus :

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Demander à l'enfant ce dont il a besoin

En effet, précisons d'emblée que l'attitu­de adéquate en pareilles circonstances n'est pas facile à trouver. Le leitmotiv pourrait être le suivant: marquer son in­térêt pour les résultats sportifs de son enfant et prodiguer des encourage­ments. C'est une lapalissade d'ajouter que ce soutien est d'autant plus impor­tant dans les moments difficiles, lorsque, pendant un match, une défaite se profile à l'horizon ou que, week-end après week-end, les déceptions spor­tives s'accumulent. Mais, puisqu'un en­fant n'est pas l'autre et même que les rencontres ne se ressemblent pas, la for­mule miracle n'existe (heureusement) pas. Parfois même, le fait de glisser trop d'encouragements peut aussi s'avérer néfaste! Pour Philippe Godin, la plus sai­ne et finalement la plus simple des attitudes est que les parents demandent au jeune sportif ce dont il a besoin. Ainsi, souhaite-t-il que son père ou sa mère soit présent lors de ses compétitions? Préfère-t-il qu'il ou elle se manifeste pour l'encourager ou plutôt qu'il ou elle reste muet(te) pendant la rencontre? Autant de questions auxquelles l'enfant devrait pouvoir répondre sans que cela ait une signification ou une influence quant à la relation qu'il entretient avec ses parents.

Autre précision qui a toute son impor­tance: si les encouragements des pa­rents sont, dans la plupart des cas, les bienvenus, les conseils techniques ou tactiques devraient toujours rester l'apa­nage de l'entraîneur. Philippe Godin pré­cise: "Corriger les erreurs et faire pro­gresser le jeune est le boulot du coach. Beaucoup de parents, surtout ceux qui pratiquent ou ont pratiqué le même sport que leur enfant acceptent mal cette idée. Lorsqu'on confie son enfant à un entraîneur, il est primordial de faire confiance à ce dernier notamment en ne contredisant pas ses paroles et ses décisions. Sinon, le jeune sportif risque vite de ne plus y voir clair. C'est la même chose dans les sports d'équipe, en ce qui concerne le temps de jeu de son enfant. Bien entendu, il peut arriver qu'on ne soit pas d'accord avec l'attitu­de d'un coach. Dans ce cas, mieux vaut lui en parler directement mais calmement voire en discuter avec les respon­sables du club et, le cas échéant, de­mander de changer son gamin d'équipe ou, en fin d'année, le changer de club." La casquette de parent et celle d'entraî­neur sont donc deux choses bien dis­tinctes, avec lesquelles il est bien diffici­le de jongler. Pour cette raison, entraîner son bambin s'avère très souvent pé­rilleux parce que, une fois sur le terrain, ce dernier devient un joueur avant d'être son propre enfant. Afin de clarifier la situation et d'éviter certaines mau­vaises habitudes, le psychologue de l'UCL conseille aux parents de ne pas as­sister systématiquement aux entraîne­ments de leur enfant.

Néanmoins, dans la pratique, force est de constater que la frontière entre le ter­rain d'action des parents et celui de l'en­traîneur est souvent floue. Un exemple: il ne faut pas hésiter à rappeler son en­fant à l'ordre, après le match, lorsque ce­lui-ci a fait preuve d'un comportement anti-sportif ou grossier.

 

Soutenir, mais pas pousser.

Ensuite, une autre donnée à prendre en compte pour bien entourer son jeune sportif est que l'enfant ne perçoit pas les victoires et les défaites de la même ma­nière que l'adulte. Ainsi, ce dernier abor­de un match de manière à la fois ration­nelle et irrationnelle, en fonction de différents types de critères comme la taille, l'âge ou le niveau de son adversai­re, sa forme du moment, les résultats ob­tenus précédemment, etc. En même temps, il est aussi convaincu que son ga­min est le plus beau et le plus fort. Selon la logique rationnelle, s'incliner contre le dernier du classement n'est pas chose normale. Tandis que, de manière irration­nelle, si l'enfant perd, c'est comme si le parent perdait aussi, ce qui n'est pas ac­ceptable.

Par contre, pour l'enfant, une compéti­tion sportive est avant tout un jeu, qui peut se solder par une victoire ou une dé­faite, mais qui est limité dans le temps, ce qui lui permet d'ailleurs de tourner ra­pidement la page. Philippe Godin com­plète: "s'il est battu et qu'il a mal joué, l'enfant le sait et juste après le match va avoir tendance à s'en vouloir. Inutile donc pour les parents, comme pour l'entraîneur; d'en rajouter, sous peine de le dé­motiver! En principe, l'enfant a toutes les capacités en lui pour rebondir, et donc di­gérer une défaite, et ne plus y penser lors de la prochaine rencontre. Néanmoins, un enfant qui manque de confiance en soi aura davantage besoin du soutien d'un adulte pour l'aider à rela­tiviser ses défaites et à mieux aborder ses nouvelles rencontres."

 

En conclusion, résumons que le but du jeu est de permettre à son enfant de s'approprier son activité sportive et non de le déposséder de celle-ci! Et pour cela, l'important est que l'adulte ne prenne pas trop de place. A éviter donc, aussi, absolument: un autre grand clas­sique qui est de projeter ses désirs inas­souvis - comme celui de devenir un champion - sur les frêles épaules de son rejeton. Parce que cette pression, com­me les attitudes inappropriées et répé­tées au bord des terrains, n'ont bien sou­vent, qu'une seule issue pour l'enfant: transformer un jeu et un plaisir en une contrainte, ce qui débouchera, générale­ment à l'adolescence, sur un abandon du sport pratiqué, et ce même pour les plus motivés et les plus doués. Comme se plaît à le souligner Philippe Godin: "A chacun de faire preuve de bon sens et de trouver le juste milieu qui consiste à soutenir, sans jamais pousser, son jeune sportif..." .

 

Mon Commentaire d’entraîneur : 

Papa, Maman, merci d’être là. Merci de ton soutien.

Joueuse ou joueur, retiens bien une chose, que tu gagnes ou que tu perdes, sache que quoiqu’il arrive Papa et Maman t’aime. Alors « Enjoy yourself » Amuse-toi.

 

Vincent Hecquet